Liang Nero ((coeur grenadine))

Les masque se créés, les masques tombent toujours ; les mensonges s’inventent et les vérités éclatent au grand jour. Un tapis d’illusion, sa vie entière. Gamin de deux mères, l’une sa génitrice, l’autre usurpatrice ; les rôles inversés pour les yeux du bambin.

L’une jeune mariée et jeune maman, l’autre jeune effrontée sortant de ses études de médecine, grande chirurgienne en devenir. Amie de lycée, amie de longue date, amour de jeunesse. Les chemins séparés qui se rejoignent doucement. « je ne suis pas enceinte », premier mensonge, celui de la fille de bonne famille, la bague au doigt, mère de famille. Coupable d’adultère, la culpabilité qui la ronge, déni de grossesse jusqu’au septième mois, grossesse inaperçue aux yeux de tous. Accouchement à l’abri des regards ; chez elle, cette amie si spéciale jadis, l’aide volontaire d’une chirurgienne. Complications à la naissance, pas le temps pour une première bouffée d’air qu’il risque déjà de perdre la vie, l’enfant caché, l’illégitime ; le cordon ombilicale dangereusement ficelé autour de la gorge du nourrisson. Finalement en bonne santé, il restera chez cette femme qu’il pensera sa mère biologique. Deuxième mensonge.

Enfance normale dans les grandes lignes, c’en serait le troisième mensonge. Les yeux rivés sur les autres gamins qui jouent dehors, illuminer par les doux rayons de soleil de début de printemps, ses yeux penchés dans les rues qu’il peut apercevoir depuis sa pauvre chambre d’hôpital. Maman qui vient lui rendre visite entre deux services, mama qui vient le border après le travail. Mucoviscidose, qu’il entend dire les docteurs de leur ton inquiet. « Bientôt tu iras à l’école. » le troisième réel mensonge. Les bancs de l’école qui lui restent encore inconnus, l’appel du matin, les pauses déjeuner, et d’autre. Enfant en exile dans un building stérile, les yeux rêveurs d’un avenir meilleur, la première case qui en serait une salle de classe. Ses prières entendues, son souhait qui se réalise ; et les portes du collège qui s’ouvrent devant lui lors d’un matin d’avril. Rentrée scolaire, la boule au ventre qui s’agrandit à mesure que ses pas l’emportent dans la bâtisse. Rapide présentation aux autres élèves, quelques regards croisés pendant les quelques mots lancé au travers de la salle de la part du nouveau. Et cela semble comme une évidence ; comme la dernière pièce du puzzle qui vient d’être mise en place.

Ils étaient déjà cinq, il est le sixième et dernier engrenage, un nouveau rouage. La nouvelle dynamique du groupe, lui et son sourire constant sur les lèvres, lui et son optimisme à toute épreuve. Cette attitude de leader, pourtant bien trop modeste pour l’admettre. Une vie de lycéen banale, ses amis et lui, ses mamans et lui. Le cœur comblé de bonheur. Des hauts et des bas dans ses notes, et l’aide des autres pour les remonter ; à chacun sa spécialité, à chacun son cours à enseigner. Et parmi eux, il y avait elle. Elle parmi les autres, elle et son sourire hypnotisant, elle et ses rires ensorcelants, elle et son visage charmant. Qu’elle faisait fondre le cœur de l’adolescent. Les regards incessant, les mains s’entrelaçant ; amour naissant. La belle de la bande, la princesse de la confrérie, aussi précieuse et fragile qu’un diamant. Il avait fait vœux de la protéger de ses tourments, d’éloigner les malfaisant. Protecteur de sa tour d’innocence. Les sentiments qui n’ont pas le temps d’être avoués ; elle rejoint le firmament bien trop rapidement.

Accident tragique, violement renversée par une voiture ; elle était inattentive à la circulation. Quatrième mensonge. Le cœur endeuillé, les larmes sont son seul refuge, des jours entiers, des semaines entières. Rongé par la colère, submergée par la tristesse. Le suspect jamais retrouvé, l’enquête abandonnée, mais jamais par la bande de gamins. Le premier suspect déjà envisagé ; new life corp, la puissante. Seul responsable de ses jambes artificielles défaillante, l’injustice des pauvres à l’heure actuelle, la perfection des membres mécaniques réservés à la richesse de nagwon. Et la rage qui s’empare de ses tripes, des tripes de ses amis, ils trouveront refuge chez les army, bien décidés à faire tomber les malfaiteurs de leur trône.